Dessiner le monde d’après

« Dans chaque enfant il y a un artiste. Le problème est de savoir comment rester un artiste en grandissant. » Ces paroles de Picasso pourraient être affichées dans la salle d’exposition de la galerie Kamel Mennour.

Celle-ci présente jusqu’au 5 juillet, une exposition intitulée « How do you see the world after this ? ». Sa particularité ? Derrière des centaines de dessins exposés, se cachent de jeunes artistes en herbe âgés de 4 à 18 ans.

Le galeriste a demandé à des enfants et adolescents du monde entier, de la maternelle à la terminale, comment ils voyaient le monde d’après. Seule consigne : l’utilisation du format A4. La même question a été posée aux artistes de la galerie pour un croisement des regards. Ces dessins sont à vendre au prix unique de 100 euros. L’intégralité des fonds récoltés ira à deux fondations : la Fondation Abbé-Pierre et la Fondation Imagine Hôpital Necker.

La période de confinement a été pour beaucoup l’occasion de déployer l’imaginaire et de se laisser aller à la rêverie. Le rêve est une invitation au travail créateur selon le neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Rêver permet par l’imaginaire de construire des histoires, d’inventer des scénarii, de se projeter dans un autre monde dont on est l’artisan et de ce fait, de se libérer d’un contexte angoissant, espérer et supporter le réel qui peut se révéler terrifiant.

La rêverie est selon le psychiatre Michel Hanus, « un monde psychique imaginaire où se figure une autre réalité plus réconfortante, plus valorisante, un autre monde, une autre scène où l’enfant peut s’exprimer, être actif, agir sur les événements, en être le héros, l’héroïne, un monde souple, féerique, presque toujours à disposition, un univers tout à fait personnel et bien protégé […].»

Se révèlent à travers ces dessins, des regards conscients, conscients de la fragilité du monde confrontée au virus, à la pollution, la crise économique, d’une planète endormie à ré-animer et équilibrer. Mais aussi des regards pleins d’espoir, de voir le monde refleurir, se remplir de joie et d’amour. Des regards solidaires avec des messages autour du vivre-ensemble ou encore des regards joueurs à travers les jeux de mots dans des collages inspirés, le détour (une feuille de dérogation se transforme en oeuvre d’art).

Galerie Kamel Mennour What world do you see after this ? - Joan, 9 ans et Oscar, 5 ans
Dessins de Joan, 9 ans et Oscar, 5 ans
Exposition galerie kamel Mennour - Stella, 12 ans et Violette, 7 ans
Dessins de Stella, 12 ans et Violette, 7 ans

Une exposition qui est un accompagnement nécessaire et inspirant vers la résilience en cette période de libération conditionnelle de l’après-confinement.

Galerie Kamel Mennour What world do you see after this ?

Galerie Kamel Mennour What world do you see after this ?

Galerie Kamel Mennour
Exposition jusqu’au 5 juillet 2020
47 rue Saint-André-des-Arts Paris 6ème
Du lundi au samedi de 11h à 19h

kamelmennour.com

(1) Comment voyez-vous le monde après cela ?
(2) « La résilience à quel prix?, Survivre et rebondir » Michel Hanus, Paris, éditions Maloine, 2001


Dessins © Émilie Pruvost